Cigarette électronique : l'avis d'un pneumologue et d'un cardiologue

Actuellement, de plus en plus de fumeurs ont recours à la cigarette électronique en vue de surmonter l’addiction au tabagisme. La communauté des vapoteurs soutient que cette alternative se révèle moins dangereuse pour la santé. Qu’en est-il réellement ? Pneumologues et Cardiologues font le point sur la question.

LA CIGARETTE ELECTRONIQUE : UN EXCELLENT MOYEN POUR ARRETER DE FUMER, SELON UN CARDIOLOGUE

De nombreux groupes antitabac partagent leurs craintes quant aux risques liés à la promotion de l’e-cigarette dans la lutte contre le tabagisme. Ce dispositif pourrait au contraire accroître l’addiction au lieu de la combattre ; allégation que réfute le directeur médical du Pavillon de prévention des maladies cardiaques de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (Hôpital Laval). Selon le cardiologue, la cigarette électronique constitue un bon moyen pour arrêter de fumer. De plus, même si l’appareil attise la curiosité des jeunes, aucune étude n’affirme qu’il les encourage à s’essayer à la cigarette traditionnelle. La cigarette électronique participe à réduire efficacement la consommation de tabac. Dans des pays comme l’Angleterre et la France, le nombre de fumeurs a diminué en conséquence. Certes, l’utilisation de la vapoteuse, comme tout produit, doit être régulée. Les taux de nicotine doivent par exemple être clairement affichés ; l’interdiction de vapoter dans les lieux publics maintenue… Cependant, il serait injuste de brosser un noir tableau de l’e-cigarette. La sensation d’irritation ressentie dans les voies respiratoires résulte de la combustion du glycol ; et non de celle de la nicotine. Aucune émanation d’agent chimique nocive n’est donc à redouter.

DES RISQUES CARDIAQUES FAIBLES

Les premières préoccupations sanitaires des fumeurs se posent sans doute sur les maladies pulmonaires. Néanmoins, il ne faut en aucun cas négliger l’action du tabac sur le système cardiovasculaire : 80% des cas d’infarctus avant l’âge de quarante-cinq ans lui sont attribués. Le monoxyde de carbone CO généré par la fumée de la cigarette traditionnelle se révèle hautement toxique pour le cœur et les artères. Chaque inhalation provoque micro-asphyxie, spasme, rétrécissement et encrassement des artères, d’où l’accident cardio-vasculaire plus connu sous le nom d’AVC. Dans le cas des cigarettes électroniques, le processus de vaporisation ne nécessite aucune combustion. La transformation d’e-liquide en vapeur par le biais de la résistance ne produit aucune molécule dangereuse. Ainsi, aucune fonction anormale des artères et du cœur n’est à déplorer. Le Dr Konstantinos Farsalinos affirme d’ailleurs au congrès de la Société européenne de cardiologie du mois d’août 2012 que « Le vapotage n'altère ni le rythme cardiaque ni la pression artérielle ».

LE VAPOTAGE : UN ALLIÉ DE CHOIX DANS LE COMBAT CONTRE LE TABAGISME, SELON UN PNEUMOLOGUE

Le tabagisme est un fléau que le l’Organisation Mondiale de la Santé s’efforce de combattre. Une arme de prédilection proposée par les pneumologues : le recours à la cigarette électronique. Selon les dires du Docteur Granger, pneumologue ayant étudié les effets de cigarette électronique sur la santé, l’usage de la cigarette électronique entraîne de façon significative une forte diminution du tabagisme. Les résultats de ses expériences se montrent probants : en l’espace de trois mois, une nette amélioration de l’état de santé de 8% des patients qui souhaitent désormais arrêter de fumer a été constatée. Par ailleurs, 61% ont vu leur consommation de cigarettes traditionnelles diminuer de moitié ; tandis que les 34% restants ont admis ne pas avoir souffert du manque de nicotine. Selon les pneumologues, les vapoteurs n’inhalent quasiment aucun composé chimique nocif comme l’arsenic, l’hydrogène et le monoxyde de carbone, habituellement indissociables de la cigarette traditionnelle. Le Comité contre les maladies respiratoires (CCMR) et la Fondation du souffle recommandent ainsi l’e-cigarette comme un « ami » dans la lutte contre le tabagisme. Comme cette méthode aide à ne pas ressentir les effets de manque durant la période de sevrage, ce sont les fumeurs eux-mêmes qui prennent la décision d’opter pour cette solution. Ainsi, des périodes de dépression suivies du recours aux anxiolytiques sont évitées. De plus, les molécules utilisées dans la formule de l’e-Liquide (de marque européenne) sont souvent de qualité pharmacologique, réduisant les risques sanitaires au maximum.

CONCLUSION

Les voix des médecins se montrent unanimes quant à la nécessité de contrôle au niveau de la distribution des cigarettes électroniques. Cardiologues comme pneumologues soutiennent les législations en faveur de l’interdiction de vapoter dans les lieux publics. Cependant, la communauté des pneumologues s’interroge sur le bien-fondé de l’interdiction de vente aux mineurs. Les adolescents constituent la population à risque par excellence, en matière de tabagisme actif. Les conséquences sur la santé sont plus graves pour les jeunes fumeurs. Cependant, le passage de l’e-cig à la cigarette traditionnelle n’est qu’un danger potentiel peu probable.