Le vapotage passif existe-t-il ? Mythe ou danger ?
LE VAPOTAGE PASSIF ET LA QUESTION DE L'EXPOSITION A LA NICOTINE
La nicotine constitue le point de liaison entre le tabac, les e-liquides et la cigarette électronique. Sachant que l’e-cig est un dispositif destiné en amont au sevrage tabagique à travers une émission de vapeur contenant de la nicotine, il est indéniable que son utilisation expose le vapoteur à des risques de dépendance. Cependant, l’exposition d’autrui à cette vapeur pourrait-elle créer les mêmes effets ? C’est à cette question que l’étude publiée par l’Institut norvégien de la Santé publique a tenté de répondre il y a quelques années. Ce dernier a conduit une étude durant laquelle 15 personnes non-fumeurs et non-vapoteurs ont été exposées passivement à la nicotine gazeuse émanant d’une cigarette électronique. A l’issue de l’expérience, ces personnes ont enregistré des traces de nicotines dans leur sang, confirmant ainsi la probabilité de la contamination par vapeur. Par la suite, l’institut a amplifié ses conclusions en affirmant la similitude du processus de contamination nicotinique depuis la vapeur de la cigarette électronique à celle du tabagisme passif. Ainsi, le rapport indique que le vapotage passif serait aussi dangereux que le vapotage comme le tabagisme passif l’est pour les non-fumeurs. Face à cette déclaration alarmante, l’un des éminents défenseurs de la communauté de la vape, le Dr Farsalinos, a demandé à ce que l’Institut norvégien corrige son rapport qui serait basé sur une interprétation « surévaluée ». En profondeur, ce dernier estime qu’une "consommation élevée de nicotine par l’exposition passive » n’est pas envisageable et que le risque de dépendance, voire de maladies cardio-vasculaires, ne peut être attribué au simple fait d’inhaler des infimes gouttelettes émanant de la cigarette électronique". Par ailleurs, il réfute le concept de liaison entre le tabagisme passif et le vapotage passif. Selon ses déclarations, les maladies chroniques comme l’asthme et autres malus cardiaques atteignant les fumeurs passifs sont uniquement causés par les milliers de particules toxiques présentes dans la fumée du tabac et non dans la nicotine.LA VAPOTAGE PASSIF EST-IL VRAIMENT DANGEREUX ?
Relayant l’étude de l’institut norvégien de la Santé publique, une autre expertise scientifique du processus de contamination de l’environnement par la vapeur des e-cig a été publiée par la Revue médicale suisse. Considérant l’hypothèse d’une exposition des non-vapoteurs aux particules essentiellement gazeuses de la vapeur comme effective, cette recherche estime que d’infimes gouttelettes d’e-liquides persistent dans l’atmosphère après exhalation de l’aérosol par le vapoteur. En outre, cette durée ne dépasse pas les 60 secondes soit 100 fois moins persistantes que la demie-vie de la fumée de tabac. C’est donc la particularité gazeuse de l’aérosol qui lui permet de se désagréger plus rapidement que la fumée passive des cigarettes qui est « majoritairement particulaire », explique le rapport. A partir de cette remarque, on pourra déjà considérer que le vapotage passif existe mais à très faible envergure par rapport au tabagisme passif. Mais est-elle dangereuse pour la santé d’autrui ? Dans cette perspective, le rapport explique que les substances susceptibles d’atteindre les non-vapoteurs durant le processus d’exposition sont le propylène glycol, le glycérol et accessoirement de la nicotine et de la diacétine. Si ces composés sont reconnus comme nocifs dans le cadre d’une catégorisation toxicologique, leurs taux sont fortement inférieurs aux fourchettes standards de mesure d’intoxication. En somme, l’étude affirme que le vapotage passif expose les non-vapoteurs à des particules nocives mais avec des taux insignifiants pour être rapportés comme risqués.RESUME
Vous l’aurez compris, le vapotage passif n’est finalement pas un mythe. Suivant les recherches menées autour de la question, l’existence de particules nocives dégagées par l’exhalation de vapeur (avec ou sans nicotine) est réelle mais à très faibles doses. Comme l’explique le rapport d’étude publié par la revue suisse « on ne sait pas confirmer que les effets des substances inhalées en faibles doses par l’entourage sont toxiques ou non », est la raison pour laquelle les régulateurs ont décidé de mettre des balises concernant l’utilisation du dispositif dans les endroits publics comme le bureau ou près des enfants (cour d’école, hôpitaux, etc…). Ce débat risque de prendre encore du temps à se décanter par conséquent ! Malgré cela, il est certain que l’exposition du non-fumeur à la demie-vie d’une vapeur est insignifiante par rapport à une exposition à la fumée d’une cigarette traditionnelle.
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